amicale agasm-narval

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Le chant du loup

Le Chant du loup a ému l’ancien sous-marinier

C’est un film événement, en partie tourné à Brest. Une immersion dans le monde des sous-marins nucléaires français. Un thriller efficace. Et « très humain » selon un ancien militaire.

Témoignage

« C’est un film magnifique ! Je suis remué… » Ce mardi 12 février, au Liberté, à Brest, il est venu « par curiosité » voir Le Chant du loup ( nom donné à l’alerte dans un sous-marin, N.D.L.R.) en avant-première.

Une heure et cinquante-cinq minutes plus

tard, cet ancien sous-marinier, retraité, qui préfère rester anonyme, en ressort bouleversé : « C’est la première fois que je vois des relations humaines traduites comme cela !   Excepté peut-être Le Bateau , mais ce film date de quarante ans. Là, c’est très réaliste d’aujourd’hui. »

Côté technique, « rien à dire pour le fonctionnement du bateau lui-même » . On y est ! C’est crédible. Même si parfois, « les sous-marins sont filmés à des profondeurs improbables, trop près des côtes, signale le vieux loup de mer. Mais c’est pour le cinéma… »

 

Deux postes de commandement ont été reconstitués en studio. Les magnifiques images de mer ont été filmées avec des vrais sous-marins nucléaires, à Toulon pour les SNA (sous-marins nucléaires d’attaque), mais aussi en rade de Brest, à l’Île-Longue, dans la base sous-marine, etc. pour les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins). Le vocabulaire est précis, presque trop pour les néophytes…

Pour son premier film, Antonin Baudry, 43 ans, réalise un coup de maître. Pourtant, ce polytechnicien, ex-diplomate, et scénariste de BD ( Quai d’ Orsay ), n’est pas un marin. « Il a été bien conseillé » , estime le sous-marinier.

Une touchante Oreille d’or

Côté histoire, on découvre un thriller haletant, filmé à hauteur d’hommes. Un scénario efficace. Du suspense, une des armes du film.

C’est l’histoire de Chanteraide, jeune sous-marinier (joué par un touchant François Civil), qui a l’Oreille d’or : il reconnaît chaque son qu’il entend. Leur présence est indispensable dans les sous-marins, « aveugles » malgré les outils informatiques. Mais, un jour, Chanteraide commet une erreur qui met son équipage en danger de mort.

Il entreprend des recherches et fait d’incroyables découvertes… Par ailleurs, la Russie a attaqué la Finlande. Un missile est lancé sur la France. Le président de la République ordonne à un SNLE de lancer un missile. Voilà une improbable bataille sous-marine pour empêcher une guerre nucléaire…

« Je le reverrai »

Le film est servi par une belle brochette d’acteurs : Reda Kateb, époustouflant commandant de SNLE ; Mathieu Kassovitz, efficace Alfost à la tête de la Force océanique stratégique ; ou Omar Sy, fidèle commandant de SNA.

Le but de ces bateaux noirs sans hublots est d’être silencieux, tout en étant les fers de lance de la dissuasion nucléaire française. « Ils font moins de bruit qu’une machine à laver, à la maison, à l’essorage ! » Mais, même sous l’eau, la menace est permanente. La mort rôde, omniprésente. Dans le monde actuel, « tout est inflammable » , prévient un des protagonistes du film.

« La confiance entre le commandant et l’Oreille d’or est essentielle », insiste l’ancien militaire, qui pense aussi aux familles des sous-mariniers. « Avec ce film, elles vont vraiment comprendre que, quand on part, on peut aussi ne pas revenir. »

Il salue « un film profondément humain. Je le reverrai avec plaisir. »

L’avant-première du jeudi 14 février est complète. Sortie du film en salle, le mercredi 20 février.

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Le Chant du loup

Synopsis

Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or.

 

Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.

 

« Le Chant du loup », film d’Antonin Baudry, avec Omar Sy, Mathieu Kassovitz et Reda Kateb, sort le 20 février dans les salles. Il a pour cadre la vie à bord des sous-marins de l’Ile Longue.

 

Le capitaine de vaisseau Pierre Rialland actuel pacha du Terrible équipage bleu a conseillé l’équipe de tournage et les acteurs.

Les principaux acteurs et le réalisateur ont passés une journée à bord d'un SNLE.

Le film est tourné en studio, les compartiments reproduits à l'échelle 1 sont très réalistes.

 

La critique est unanime, il sagit sans doute du "plus gros coup" du cinéma Français de 2019.

C'était aussi les propos du Commandant de l'ESNA au congrès de Martigues. Le film reflète bien les conditions de la vie à bord et de ma mission du sous-marin.

 

« Le Chant du loup »

Omar Sy et Mathieu Kassovitz ont été conseillés par un commandant de sous-marin Brestois

 

Retranscription de l'article paru dans Ouest-France

 

Entretien avec le capitaine de vaisseau Pierre Rialland actuel pacha du Triomphant .

 

Dans quelle mesure avez-vous participé à l’élaboration du Chant du loup, le film d’Antonin Baudry qui se déroule dans l’univers des sous-marins de l’Ile Longue, en face de Brest ?

Nous nous sommes d’abord rencontrés avec Antonin Baudry et les figurants du Titane (le sous-marin d’attaque du film). J’ai passé quelques heures à les conseiller sur des aspects techniques, leur apprendre les procédures, les usages, la manière de parler… et puis au bout du compte, on ne s’est quasiment plus quitté pendant la durée du tournage en studio.

Avec quels acteurs avez-vous été en contact ?

Avec les acteurs et les figurants. Avec Reda Kateb notamment qui joue le rôle d’un commandant de SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins, N.D.LR.). Mais aussi avec les autres acteurs afin qu’ils puissent se comporter « comme » des sous-mariniers. Avec le directeur de l’École de Navigation sous-marine de Toulon, nous leur avons donné des cours et nous les avons « mis en situation » une semaine avant les prises de vues. J’ai été bluffé par la capacité qu’ont les acteurs et les figurants à endosser un rôle. Certains m’ont marqué comme Étienne Guillou-Kervern, un Morlaisien, qui joue avec beaucoup de réalisme un maître de central. J’avais souvent le sentiment d’être face à de véritables sous-mariniers.

À quel titre la réalisation vous a-t-elle choisi ?

Ancien commandant de sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), sur lesquels j’ai 20 000 heures de plongée, j’ai commandé les sous-marins Saphir et Rubis, j’étais alors affecté en état-major à Paris, en attente d’un commandement de SNLE à Brest. Le film se déroulant à la fois sur SNA et sur SNLE, Antonin Baudry souhaitait être conseillé par des sous-mariniers connaissant les deux types de sous-marins et ayant conduit des missions conventionnelles comme des missions de dissuasion. J’ai pris le commandement du Triomphant six mois après la fin du tournage.

L’ambiance à bord est-elle bien retranscrite ?

L’ambiance à bord est fidèlement retranscrite. La reconstitution réaliste des lieux de travail, des relations interpersonnelles a été un axe d’attention permanent du réalisateur. Cela se ressent tout au long du film : les dialogues entre le commandant et les opérateurs du sous-marin se déroulent comme une véritable partition à 10 voix. Sur les équipages de la Marine nationale, il y a 35 métiers différents. Le cuisinier peut également tenir la barre et il est d’abord sous-marinier avant d’être cuisinier. Pour parvenir à un tel niveau de coordination, on s’entraîne quotidiennement sur simulateur pendant six semaines avant de partir en mission.

Quelle est votre appréciation sur le résultat final ?

La façon avec laquelle les sous-marins sont conduits en opération est très crédible. Le spectateur pourra apprécier le caractère extraordinaire des missions des sous-mariniers.

Et sur l’univers sous-marinier ?

Les rapports entre les personnes à bord et l’exercice du métier de sous-marinier sont très vraisemblables. On fait ce métier par passion, l’esprit d’équipage est central dans la réussite de la mission. Les compétences le sont aussi. On mesure en mer à chaque instant l’importance pour chacun de prendre les bonnes décisions. Il n’y a aucun doute, l’univers restitué dans le Chant du loup est celui que je connais depuis vingt ans.

Vos remarques ? Vos critiques ?

Lorsque j’ai vu Le Chant du loup en avant-première, plusieurs séquences m’ont véritablement tenu en haleine, notamment le prologue, très tonique… et la dernière demi-heure, mais je ne vous en dirai pas plus. J’ai été également sidéré par la beauté des images. Elles sont pour la plupart inédites. De mémoire, on n’avait jamais tourné des scènes de remontée d’urgence de SNA au-dessus de la surface. Les scènes du goulet de Brest sont splendides. Pierre Cottereau, le directeur de la photographie est un magicien.

Vous avez repéré des invraisemblances ou des incongruités criantes ?

Il y a une incohérence que les Brestois noteront rapidement : dans le film, pour des questions d’unité de lieu, tous les sous-marins SNA et SNLE sont rassemblés dans la même base. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas car seuls les SNLE sont basés à l’Ile Longue.

Une anecdote qui vous a marqué ?

La rencontre avec les équipes de tournage a été très enrichissante. L’équipe de production avait réuni sur les plateaux de nombreux talents. Antonin Baudry est un perfectionniste, c’est une qualité qu’il partage finalement avec les sous-mariniers. En entraînement sur sous-marin, nous répétons les mêmes gestes et les procédures opérationnelles afin qu’elles soient parfaites. Antonin Baudry tournait plusieurs dizaines de fois les mêmes plans afin d’obtenir des scènes idéales. Dans ce contexte très exigeant, Omar Sy avait véritablement un don pour faire sourire à la moindre occasion.

 



12/02/2019
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